Domaine de Bois-Héroult

Histoire du village de Bois Héroult

Quelques mots relatifs à l’Histoire du village de Bois-Héroult

Texte transmis lors des Journées du Patrimoine (extrait)

Bois-Héroult (Boscum Heroldi) tient son nom d'un seigneur GrandEscalierArrièrePano pnommé Hérold ou Harold, d'origine Viking.

Les anciens textes mentionnent l'existence «ancienne et de grande antiquité» d'une fortification féodale normande, dans une situation stratégique remarquable.

Dans les bois surplombant le carrefour du "Chef de l'eau" où se trouve la source de l'Héronchelle, on voit encore des vestiges. D'après des textes de 1380, «se trouvait un château fort avec le droit de faire le guet, entre une église et un cimetière». Des recherches ont permis de repérer des traces de contreforts, (on a laissé visible, avec des pavés, l'emplacement de ces recherches).

L'actuel château a été édifié par Jacques Alphonse de Civille Saint Mards sur des terres apportées en dote par Mademoiselle Bonissent de Buchy, son épouse, après avoir rasé le château ancien.

Il a été construit d'un seul jet de 1715 à 1721

Il a été construit d'un seul jet de 1715 à 1721, en brique et pierre, avec un haut toit comme on en faisait sous Louis XIII. On ne connait pas l'architecte, mais un artisan a signé "Delalande - 1721" sur une brique à droite de l'escalier à double révolution.

Dans les temps anciens, Bois-Héroult a toujours été comme un verrou sur un nœud de communication. La route de Dieppe à Gournay passait au pourtour du parc actuel.

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C'était la route des "Chasse-marées", 160 kilomètres en ligne droite, déviant très peu du vol d'un oiseau, pour livrer en une nuit la marée fraîche aux Halles de Paris. Par ailleurs, la route d'Amiens à Rouen, une ancienne voie romaine que l'on suit jusqu'à Forges, passait dans le voisinage immédiat du château, dont on voit encore le tracé au bout du parc.

C'était "La route du sel" qui demandait une surveillance, "la gabelle" restant depuis le XIVème siècle, un impôt très mal perçu.

 
Autrefois, le château était tourné vers la vallée et le perron était l'ornement principal de la façade.

C'est un perron Louis XV, vers 1750, qui a été donné en cadeau de mariage en 1804. Cet escalier n'a pas été construit pour Bois-Héroult, mais vient d'une autre propriété, probablement pas très éloignée et démolie à la Révolution.

Les armes sont celles des familles de Civille-Blosseville.

A l'origine, le parc le turquierétait à la française avec beaucoup de parterres allant jusqu'au bois, puis à l'anglaise au XIXème siècle, et redessiné ensuite comme il est maintenant avec des perspectives droites, mais sans parterres. Le bassin a été agrandi. Les principaux arbres de ce parc (Cèdres, Séquoïas, Hêtres pourpres) ont été plantés il y a plus de 200 ans par l'abbé Le Turquier de Longchamp, aumônier des Gardes du Corps du Roi et botaniste distingué (1748-1829), né et baptisé à Bois-Héroult, auteur de La Flore des Environs de Rouen. parc2

L'étude de la botanique sera la seule passion de sa vie. 
Le parc du château, les communs et le colombier sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques, ce qui donne un remarquable ensemble avec le vieux presbytère redevenu le vieux manoir (fondation du patrimoine) après sa restauration en 2015 par la comtesse Alexis de Quenetin, fille de la comtesse de Lamaze, et son mari.

Paroisse de l'ancienne doyenné de Ry, actuel doyenné de Buchy qui assure le culte, l'église de Bois-Héroult fut édifiée au XVème siècle.

Une confrérie de la bienheureuse Vierge Marie et de Saint-Fiacre fut approuvée le 25 août 1488 et l'on retrouve scellée dans la muraille une pierre obituaire de Mathieu le Blanc, ancien curé, mort en 1546.

Dédiée à la Nativité de Notre-Dame, édifiée près du château de la famille de Civille, jusqu'à ces dernières années et maintenant de la famille de Broglie, elle est construite en brique, sur un plan rectangulaire, sans transept, avec chœur plus étroit que la nef et sacrifie au chevet.


Bois-Héroult pendant la 2ème guerre mondiale

Témoignage de Monsieur Leroy, instituteur, recueilli par la classe de Madame Canet en 1987.

Monsieur Leroy était arrivé en 1942, c’était son premier poste.

Il avait 32 élèves dans une classe unique. A l’école, on avait peu de fournitures scolaires.
Dans la commune, il n’y avait que 4 automobiles.


A Noël, les enfants de la commune étaient gâtés par le Marquis et la Marquise de Civille, propriétaires du château, qui leur offraient des jouets.
Monsieur Leroy organisait alors une fête au château avec ses élèves. 


Les Allemands ont occupé quelques maisons et le château. Ils confisquaient les postes de radio. Certains habitants les dissimulaient pour que les Allemands ne les trouvent pas et le soir, en cachette, ils écoutaient les informations et les messages. 


Le 17 mai 1943, M. Leroy a reçu une feuille lui ordonnant d’aller travailler en Allemagne pour le STO (Service du Travail Obligatoire). Le lendemain était justement le jour du Certificat d’Études Primaires. M. Leroy fut obligé de partir et pour ne pas travailler en Allemagne, il s’est caché pendant plusieurs mois. Il avait de faux papiers. 


En 1944, il eut jusqu’à 57 élèves. En fin d’année scolaire, la classe fut occupée par les Allemands et il fit les cours à mi-temps dans la petite salle de la Mairie.


Dans la nuit du 24 au 25 août 1944, il y eu un bombardement sur la commune.
C’est la ferme située en face de l’école qui a été touchée : il y eu des blessés.

 

LE CRASH DU MONT ROUVEL le 18 août 1944 


Discours d’Edouard de Lamaze, Maire de Bois- Héroult pour la commémoration du 65e anniversaire de la disparition des deux aviateurs Canadiens, le 22 août 2009 



Monsieur l’Attaché de Défense  du Canada 
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Le Lieutenant-colonel, Marcel CLOUTIER, 

Monsieur le Conseiller général,

Monsieur le Conseiller général honoraire,

Chers Collègues,

Mon Père,

Messieurs les Porte-drapeaux,

Chers Amis, 


Vous venez d’entendre le déroulement de cette journée du 18 août 1944 et des journées qui ont succédé au drame dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire, au nom des disparus et de tous les acteurs de ces événements si tragiques pour la France.



Ce n’était pas à moi de vous les conter puisque je suis trop jeune pour les avoir connus et les Anciens ne les connaissent que trop bien.


Monsieur Adrien JOBIN a su, encore une fois, nous témoigner de cette formidable solidarité de nos campagnes pour cacher au péril de la vie de la population et de ses familles, les aviateurs venus du ciel pour nous sauver. 



Ici ou là dans ce champ, 
Ici ou là dans cette ferme, ont été cachés de nombreux parachutistes, comme ces membres de l’équipage sauvés du crash de Mont Rouvel, 
Ici ou là dans cette grange, les membres d’équipage aériens ont été cachés jour et nuit.



Si ce 65ème anniversaire nous réunit ici-même et que cette stèle érigée sur le lieu du drame a pu tout à l’heure être bénie par le Père DIDON, curé de notre paroisse de Blainville-Buchy, je voudrais, pour ne pas répéter ce qui a été dit par Monsieur JOBIN, vous parler des actions héroïques de ces résistants anonymes de nos campagnes, des actions exemplaires de ces Normands, fusillés pour leur courage, pour le bien et la sauvegarde de notre patrie.



J’ai reçu, depuis l’installation de cette stèle le 22 août 2004, depuis cinq ans, d’innombrables témoignages que l’on ne peut se lasser de lire et relire. L’émotion qui en découle est aussi grande pour celui discourselqui les transmet que pour celui qui les reçoit.

Laissez-moi vous compter celui de Monsieur LEROY, instituteur de l’école de Bois-Héroult. 
Il a été le témoin permanent de toutes les actions menées avec héroïsme dans notre pays.

Monsieur LEROY est arrivé en 1942. C’était son premier poste. Il avait 32 élèves dans une classe unique et les fournitures scolaires se faisaient rares. En 1944, il eut jusqu’à 57 élèves.

 
En fin d’année, la classe fut occupée par les Allemands qui s’étaient installés dans le village, dans la ferme LE SUR ou dans le château. 


Après le crach du 18 août, Monsieur LEROY se souvient que, dans la nuit du 24 au 25 août 1944, il y a eu un bombardement très important sur la commune. C’est la ferme située en face de l’école qui, cette fois, est touchée, il y a des blessés, l’émotion est grande pour ce maître d’école qui ne sait pas dans quelles conditions pourra avoir lieu la rentrée scolaire quelques jours plus tard. Il fallait malgré tout, garder le moral et dégager les décombres. C’était le quotidien des Français pendant cette période de notre Histoire.



Ce témoignage du maître d’école m’a ému et je suis certain que vous le serez à votre tour tant il nous est impossible d’imaginer une telle rentrée scolaire pour nos enfants,  aujourd’hui.drapeau canada



Il y eu aussi le témoignage de Mme LEMESSIER que j’ai transmis à James STERLING, un des survivants du crash. Il l’a lu- et m’a dit avec ferveur la reconnaissance qu’il portait à cette dame pour l’avoir caché dans sa ferme de Longue Vallée. 



Je ne peux évoquer ici tous les noms de ceux qui ont fait preuve, au risque même de leur vie, de tant de courage. Mais Monsieur JOBIN l’a fait pour moi.



J’ajouterai pour finir une anecdote qui m’a été transmise par la famille de CIVILLE. 


Au château, des aviateurs alliés ont été cachés pendant de longues semaines dans les greniers alors même que la maison était occupée par les Allemands ! 


Ces aviateurs, après la guerre, sont revenus à Bois-Héroult faire part au Marquis et la Marquise de CIVILLE de leur gratitude et leur ont offert la grande et belle cheminée qui trône encore aujourd’hui dans l’entrée du château.



Ce sont ces témoignages, ces anecdotes, et notre respect du souvenir, qui font aujourd’hui notre Histoire et nous en sommes fiers !



Merci à vous tous d’être venus nombreux à cette cérémonie et soyons fiers tous ensemble de notre France, et de ses forces alliées


 

Le Lieutenant Colonel CLOUTIER représentant de l'ambassade du Canada

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Photo des aviateurs (de gauche à droite et de haut en bas) : G. Cameron (artilleur, canadien), Réginalo (ingénieur, anglais), G. Benson (télégraphe, anglais), J. Stirling (artilleur, canadien), W.F. Jones (bombardier, canadien), A.F. Kemp (pilote, canadien) et W. Shearstone (navigateur, canadien).



 

Bombardement au Hameau du Mont-Rouvel 



Récit de Monsieur Adrien Jobin, lors de l’inauguration de la stèle commémorative, le 19 août 2000.

Le 18 août 1944 entre 12 et 14 heures, parmi les vagues de bombardiers qui allaient en mission, un LANCASTER de la R.A.F. est touché par les batteries allemandes sur les côtes de la Haute Normandie. Il perd de l'altitude. Le navigateur est tué, un artilleur est blessé, les instruments de bord sont touchés. Le pilote fait un demi-cercle, on essaie de larguer les bombes : ça ne fonctionne plus. On saute en parachute à basse altitude, l'avion s'écrase avec son chargement de bombes : 7 tonnes. Il fait un cratère d'environ 20 mètres de profondeur sur 70 mètres de diamètre.

 

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Deux des membres de l'équipage sont pulvérisés par l'explosion, le point de chute est au lieu-dit Le Mont-Rouvel à Hucleu dans un pré de M. DUMONTIER. Le support de roue du train arrière d'atterrissage était à plus de 200 mètres de l'explosion dans la cour de la ferme de M. LIEUBRAY de HUCLEU.