Domaine de Bois-Héroult

500 ans d'histoire

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Au 15e siècle : note sur le fief de Léon - complément à la généalogie du CHASTEL

D'après un dénombrement de 1455 rendu par la Comtesse de LAVAL, il est nommé un fief de haubert appelé fief de Léon qui s'étend au Bosc-Héroult, Bosc-Bourdet, Sommery, Vielmanoir (Vieux- Manoir), Saint Martin du Plessis, Le Héron.  Ces terres relèvent du fief et seigneurie de Bosc-Héroult.

 

fleur de lys  roi Louis XVCe dénombrement est le même que les recherches de Toussains DUPLESSIS; il est dit dans un ancien terrier de la chatellenie de Bosc-Héroult daté de 1380 qu'elle appartenait audit Jean MALLET (MATTET ?) à cause de Mme Marie de LÉON sa femme héritière de M. Hue de LÉON.

Un acte du tabellionnage de Beaubec mentionne les demoiselles de PLUSQUELLEC à cause de leur seigneurie de Beaubec
Au 15e siècle les patrons de deux portions de la cure de Nesles en Bray sont Jean et Plaisote de PLUSQUELLEC, Charles DUPONT, sieur de Plusquellec.

Le demi-fief possédé à Beaubec relevait antérieurement du fief de Léon qui, à la date du 4 juin 1455, faisait l'objet d'un aveu au Roi par Anne, comtesse de Laval, fille de Guy de MONTMORENCY-LAVAL, mariée en 1404 à Jean de MONTFORT de KERGOLAY, lequel avait pris le nom de Guy XII, comte de Laval. 

La possession du fief de Léon remontait aux LÉON, POISSY, TALBOT, Etc...

Le chef de ce fief de Léon était situé en la paroisse de Bois-Héroult au bailliage de Caux en la vicomté de Gournay en Bray et s'étendait " ès paroisses dudit Bois-Hérout, Vieux Manoir, Saint Martin du Plessis, Le Héron sur la rivière de l'Andelle, La Haye en Lyons, Launay, etc.

Le patronage du Bois-Hérout appartenait à la comtesse de Laval...

Le patronage du Bois-Hérout appartenait à la comtesse de Laval.

Ainsi au temps où Guillaume du CHASTEL serait venu de Bretagne s'établir en Normandie, deux portions de fiefs appartenaient à des bretonnes de la famille du CHASTEL de Bretagne, présumées tantes d'un Guillaume du CHASTEL qui était peut être le mari de Hélène de MORANT,  dame du Mesnil-Bourdet et vivait en 1494.

Peut être, car, si la généalogie donnée par Moréri mentionne Thomas du CHASTEL, sgr de Coatélis, elle n'indique pas le nom de sa femme et elle ne mentionne que deux enfants ; Christophe, évêque de Tréguier de 1466 à 1479 et Jeanne femme de Jacques de KERINEL.

Notons qu'un érudit breton de premier ordre ne cite point le nom de MORANT dans son énumération des principales alliances des du CHASTEL de Bretagne.

Il est prudent de s'en tenir à cet exposé de l'état de la question, donc nous dirons quelques mots de plus lorsque viendra le moment de faire l'état et dont on ne connait que la postérité que depuis Hervé, seigneur du CHATEL, chevalier de l'an 1296.

 
Elle a le très grand tort de ne pas mentionner le père de ce Hervé ; Bernard du CHÂTEL (1274) qui avait épousé Anne de LÉON, de grande lignée.

L'auteur laisse voir aussi qu'il ignorait que les descendants des LÉON avaient, en Haute-Normandie, encore au 15e siècle d'importants domaines parmi lesquels un fief s'étendant en de nombreuses paroisses du bailliage secondaire de Neufchâtel en Bray, notamment à Bois Héroult, Sommery, Beaubec, Tréforest, Nesle, jusque sur le territoire de Neufchâtel en Bray vers le Mont Ricard

La première illustration de la famille du CHASTEL de Bretagne est Tanneguy du CHASTEL...

La première illustration de la famille du CHASTEL de Bretagne est Tanneguy du CHASTEL, capitaine de Brest, Lieutenant Général des  armées du Comte de MONTFORT contre Charles de BLOIS.

Ce Tanneguy du CHASTEL, mort en 1352, avait épousé Tiphaine de PLUSQUELLEC, nom qui retient l'attention du chercheur brayon familiarisé avec l'histoire territoriale et nobiliaire du Bray Normand.

L'un des fils de Tanneguy ; Guillaume sire du Chastel et Lesleu, mort en 1370 avait de sa femme Alix LE SOURNI deux fils Hervé, Thomas seigneur de Coételis et trois filles dont la dernière Amicie épousa Maurice de PLUSQUELLEC.


Au 16e siècle : les Bourbon, propriétaires de Bois-Heroult

henriiv reduitD'abord propriété de la famille de Léon puis de Talbot, la seigneurie de Bois-Héroult passe entre plusieurs mains.
Elle appartient au 16e siècle à La famille de Laval qui la transmet par mariage aux Comtes de Vendôme, branche des Bourbon. 
En 1531, Charles IV de Bourbon Vendôme, père d’Antoine de Bourbon roi de Navarre et grand-père du futur Henri IV roi de Navarre puis de France, vend les seigneuries de Bois-Héroult, Buchy et Bosc Bordel à Nicolas, baron de Moy, son cousin, qui possédait déjà Sainte-Croix, Saint Martin du Plessis et une partie de Buchy.

Quelques mots sur Charles IV de Bourbon Vendôme (1489-1537)...

Comte de Vendôme (1495), puis duc de Vendôme (1514) et duc de Bourbon.

Il descend directement de Robert de France (1256-1317), dernier fils de Saint Louis, chef de la maison des Bourbon.
N’ayant reçu que la nue propriété des biens de son père, sa mère ayant reçu l’usufruit, c’est celle-ci qui lui survécut qui gouverna le comté de Vendôme.
Charles fit ses premières armes en Italie au service de Louis XII. Celui-ci érigea le comté en duché pairie en 1514.
Il combattit à Marignan à la tête de soixante dix lances puis participa à la campagne de Flandres.

Fidèle à François 1er, il fut nommé chef du conseil lorsque celui-ci fut fait prisonnier à la bataille de Pavie en 1525 par le Connétable de Bourbon.
En 1527, à la mort du connétable son cousin, il hérite du titre de duc de Bourbon, tandis que la couronne annexait le duché.

Antoine de Bourbon Vendôme (1518-1562)Antoine de Bourbon

Duc de Vendôme (1537), roi de Navarre (1555) par son mariage avec Jeanne d’Albret.

Il est le deuxième fils de Charles IV l’aîné étant mort en bas âge. Son frère puîné, Charles 1er de Bourbon, est Cardinal de Rouen.
Son frère cadet, Louis 1er Prince de Condé est chef du parti protestant.
 
Il est le père du futur Henri IV, roi de Navarre et roi de France à la mort d’Henri III, dernier représentant de la branche des Valois.
 

Du 17e siècle à aujourd’hui

Un siècle plus tard, en 1630, l’ensemble est vendu à Pierre Hubert de Bonnissent. En 1713, Louise Suzanne de Bonnissent épouse Jacques Alphonse de Civille et apporte la seigneurie en dot.

La famille de Civille est issue du commerce d’origine espagnole, dont les premiers représentants ont été naturalisés et anoblis en 1518. Ils s’orientent ensuite vers les charges de robe et les charges militaires.

Le personnage le plus célèbre est François I qui s’attache à servir le roi Henri IV (portrait ci-dessous) dans ses campagnes militaires à la fin du 16e siècle.

C’est lui qui est si connu pour être par trois fois mort, enterré et ressuscité, sorte de miracle qui émerveillait ses contemporains et qui fut maintes fois relaté.Henri IV

Il en était lui-même étonné au point de faire suivre sa signature d’une mention rappelant cet exploit :

F. de Civille « mort, enterré et ressuscité »

F. de Civille « mort, enterré et ressuscité » 1594 ( cf Chartier de Bois Héroult, 132 J, archives départementales Seine-Maritime, Rouen 2003 par Marie-Christine de la Conté, Conservateur en Chef du Patrimoine).

 
En épousant en 1713 Suzanne de Bonnissent, Jacques Alphonse de Civille, Mousquetaire du roi puis Conseiller au Parlement de Rouen, est donc le premier représentant de cette famille à s’installer à Bois-Héroult.

Les Civille auront deux fils, l’un Isaac Hubert Alphonse, Conseiller au parlement de Normandie, non marié, décède en 1739.

Le second Pierre Auguste Alphonse, Marquis de Civille, Aide de Camp de Monseigneur de Noailles pendant la campagne de Flandres en 1742, épouse Marie Anne de Chastenet de Puységur, la fille du Maréchal Chastenet de Puységur (1645-1753).

Ils auront deux enfants : Jacques Louis Alphonse, enseigne de vaisseau du roi au département de Brest, mort au port de la Paix en Martinique en 1764 et Marie-Henriette (1748-1823 portrait ci-dessous).Henriette de Civille


 

Les Blosseville entre 18e et 19e siècle

Marie-Henriette de Civille épouse le 4 juin 1767 Bénigne Poret, Vicomte de Blosseville (1742-1828 portrait ci-contre à gauche). Conseiller du roi en son conseil, Procureur Général àBénigne Poret vicomte de Blosseville la Cour des comptes de Normandie et secrétaire du commandement de son Altesse Royale le Comte d’Artois, futur Charles X.

La famille de Blosseville a habité le château de Bois-Héroult pendant plusieurs décennies. Elle compte plusieurs hommes célèbres dans sa lignée dont Jules de Blosseville explorateur du Groënland dont l'aventure a été publiée dans HISTORIA, à lire ici.

La descendance des Civille à Bois-Héroult sera assurée par le fils aîné  de Marie-Henriette et BénigneLéon, né en 1778, autorisé par ordonnance de Louis XVIII à relever les noms et armes de sa famille maternelle.Leon François marquis de Civille

De son union en 1814 avec Victorine Le Bourracher naîtront deux fils : Léon Alphonse Charles (1822-1918) dont la descendance assure aujourd’hui la pérennité du nom de Civille et Léon François Poret, Marquis de CivilleAlonce marquis de Civille (1818-1901 portrait ci-contre à droite). Il épouse le 23 juin 1846 Françoise Brandin de Saint Laurent.

De cette union naîtront deux enfants : une fille Zoé qui épouse le Baron de la Marque (six enfants de cette union) et François Robert Alonce (1854-1907 portrait ci-contre à gauche). Son fils François Marie épouse Marie-Louise d’Authouard de Vraincourt.

De leur union naîtra Jacques en 1913, décédé en 1946. Son épouse Françoise et leur fille Anne mourront toutes deux en 1954.

Ce sera la dernière branche des Civille demeurant au château de Bois-Héroult.

Le domaine fut alors transmis par héritage à Madame Chodron de Courcel, et d’importants travaux furent réalisés sous la conduite de son gendre et de sa fille Monsieur et Madame Mieg de Boofzheim.Victor Francois de Broglie

En 1979, le château devient propriété du Prince Gabriel de Broglie, membre de l'Académie Française, Chancelier de l’Institut, dont on reconnaît ci-contre à droite l'illustre ancêtre, le Maréchal Victor François de Broglie (1718-1804)ancêtre de Lamaze

Gabriel de Broglie donna le domaine de Bois-Héroult à sa fille la Comtesse Priscilla de Lamaze en 2005.

Les Pradel de Lamaze forment une très ancienne famille nobiliaire originaire du Limousin, qui s'illustre dans l'Histoire de France dès la Guerre de Cent ans. Le portrait ci-contre à gauche est  celui de Jean de Pradel, seigneur de Lamaze (1727-1805), contemporain, tout comme le Maréchal de Broglie, de la construction du nouveau château.

 

La période de la construction du domaine (1715-1720)

Après la mort de Louis XIV et pendant la minorité du jeune Louis XV, la France connaît la période de la Régence (1715-1722)Le régent sous la conduite de Philippe d’Orléans (portrait ci-contre). Fils de Monsieur, frère de Louis XIV et de la Princesse Palatine, le Régent insuffle au royaume une certaine forme d’assouplissement, peut-être en écho à la légèreté des bulles de vin de champagne que Dom Pérignon vient de mettre au point.

Ce nouvel état d’esprit se ressent dans l’architecture et dans la décoration. On agrémente alors les demeures aristocratiques de salons dans lesquels on aime passer d’une atmosphère à une autre, par exemple du salon oriental au salon de musique.Statue Flore et Zephyr

De nouvelles pièces, essentiellement féminines, sont créées : c’est l’apparition des boudoirs et antichambres. Les belles maisons et le mobilier se parent de motifs très élégants : des losanges, des damiers, des bouquets de fleurs, des médaillons, des instruments de musique, des rinceaux, des masques féminins, la coquille à cinq branches, la feuille d’acanthe, le palmier, la rocaille…

 
L’art baroque italien apporte en outre toute sa fantaisie constituée de fleurs, de rochers, de plantes, de coquillages, de fruits et d’animaux.Parc

Sans nul doute les Civille, alors propriétaires de Bois-Héroult, ont-ils été influencés par l’esprit de cette époque pour raser l’ancienne place forte médiévale et faire bâtir un château dans le goût du début du 18e siècle.

En 1715, Jacques Alphone de Civille et Louise Suzanne de Bonnissent de Buchy, confieront leurs travaux à l’architecte Hardy.

Bois-Héroult est dès lors bâti d’un seul jet.Livre de l'abbé le Turquier de Longchamp

Le parc sera imaginé, quant à lui, par l’abbé Le Turquier de Longchamp (1748-1829), botaniste distingué, baptisé à Bois-Héroult le 6 novembre 1748 et auteur de nombreux ouvrages sur la botanique dont La Flore des environs de Rouen (1816).